Quand j'étais petit, mon instruction était encore suffisament limité, pour qu'en lisant Rahan, je puisse encore croire que la seule servitude vis-à-vis des esprits mauvais qui était à craindre était celle de les croire et de s'efforcer à les appaiser.
Chaque croyant ou ex-croyant de la modernité s'y reconnait facilement, et si parfois je me trouve pris pour un prodige unique, c'est que mon instruction postérieure a pris un autre tournant. Et même pas en lisant beaucoup des oeuvres inaccessibles au public, mais en en faisant un autre choix.
A l'époque je croyais, comme je viens de dire, que le seul escroc à associer avec les mauvais esprits était la prétence qu'ils existaient.
Mais, si Rahan reposait sur une epistémologie, une ontologie et une histoire fortement différents de leurs homologues chrétiens, au moins Rahan associait les concepts d'escroc et de servitude avillissante avec les mauvais esprits, et en cela son auteur n'avait pas trop tort.
Par contre, en disant que curiosité et esprit scientifique voire critique rationnelle suffisent pour exorcer le malin, pour dissiper ses trompéries et pour briser ses liens, il y avait une insouciance chez les auteurs de Rahan, du Phantôme masqué, de Tarzan, de Sherlock Holmes, une insouciance qui est en quelque façon le fruit des exorcismes de l'Eglise.
Car en vérité c'est l'Eglise, c'est la prière du moine Botolphe, qui a délivré les forêts d'Iccanhoe des démons. Et puis, il y reçut des pauvres. Et puis on y bâtit une cité appelée Botulfestune, qu'aujourd'hui on appelle Boston. Bien entendu: le petit Boston de Yorkshire ou les "tea parties" restent petits.
Pas le grand Boston de Massachusetts (ou est-ce que je me trompe sur la géographie de New England?) où beaucoup plus tard s'est tenu un Tea Party très grand avec des conséquences politiques et géopolitiques encore sensibles 230 ans après.
C'est en priant, en jeunant et en chantant que Botolphe a fait tout cela possible. A différence de Rahan, de Tarzan et d'Holmes, il est un personnage historique: car un lieu habité et habitable n'oublie pas ses origines, tant qu'il le reste, tant que la transmission de sa tradition demeure, sans être interrompue par violence externe.
Et ce personnage historique qu'est Botolphe, ce moine et érémite, qui a fait un oeuvre que notre culture populaire attribu archétypalement a la science et la force physique, il l'a fait sans se soucier des théorèmes, en s'affaiblissant le corps bien à propos, en affrontant des ennémis invisibles, en invocant une aide invisible qui demeure ainsi pour la plupart de nous.
Le peuple et le clergé, par gratitude pour ce miracle et et probablement en voyant encore des miracles à l'occasion - car ainsi se font encore les canonisations de l'Eglise Orthodoxe - l'ont prononcé saint avec l'accord de leur évèque, après son repos.
Hans Lundahl
Dimanche le 11 Mars
2007Aix en Provence
Référence retrouvé sur Wikipedia Anglais:
Ryan, George E., Botolph Of Boston,
Christopher Publishing House (1971) ISBN 0815802528
Christopher Publishing House (1971) ISBN 0815802528
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